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NÉMOVILLE.

Vers quatre heures du matin, les deux femmes éprouvèrent un choc épouvantable ; il leur sembla que le sous-marin venait de s’écraser sur un rocher. Le vaisseau demeura un instant stationnaire, les pauvres femmes allèrent regarder par l’un des hublots et virent que le sous-marin avait touché un rocher. Croyant que c’était la fin de tout pour elles, elles attendirent en silence, que la mort les prît. Cependant, elles purent constater bientôt que le sous-marin allait encore, elles se risquèrent au dehors et s’aperçurent que la tempête se calmait. Elle tomba aussi brusquement qu’elle était venue. Deux heures plus tard, l’Océan était calme et le ciel brillant. Gaétane et Jeanne voulurent se rendre compte de leur position, et si affreuse que fût leur détresse, elles se reprirent à espérer. Elles pensèrent que Paul et Roger ne tarderaient pas à les retrouver, quoique, elles s’en doutaient bien, elles eussent parcouru des centaines de lieues. Elles oubliaient presque leurs souffrances, en songeant à l’angoisse que devaient éprouver ceux qu’elles aimaient.

Hélas ! elles n’avaient pas encore constaté toute l’étendue du nouveau danger qui les menaçait ; le sous-marin, éventré, s’emplissait lentement. Elles s’en aperçurent au bruit de l’eau qui filtrait par une étroite fissure. Courageuse-