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la gardienne du phare

suite vous dire adieu… Venez avec moi, n’est-ce pas Claire ?

Bientôt, le fanal qui devait désormais éclairer les régions hyperboréennes fut allumé et, aussitôt, trois coups de canon partirent du bateau de ravitaillement.

Silencieusement, Claire et Hervé redescendirent. Le jeune homme s’attarda encore quelques minutes dans le cabinet de travail de sa fiancée, puis il descendit au premier étage tant bien que mal ; les larmes et l’émotion le faisaient trébucher comme un homme ivre. Il oublia même de saluer le vieillard en passant, ce que voyant, celui-ci haussa les épaules et rit silencieusement.


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Le lendemain, à quatre heures du matin, le bateau de ravitaillement quitta l’îlot, laissant au « phare des glaces » la fiancée du Commandant Hervé d’Arles, condamnée à vivre, des années peut-être, à côté d’un vieillard taciturne qui lui était antipathique, plus que cela, qui lui faisait peur.

CHAPITRE XXI

La Vie au Phare des Glaces.

Il y avait trois jours que le bateau de ravitaillement avait quitté le phare des glaces et déjà, Claire avait eu le temps de s’apercevoir, que la position qu’elle avait acceptée ne serait pas une sinécure. C’était elle la véritable gardienne du phare des glaces ; le vieillard, à part d’entretenir le feu, ne s’occupait de rien. C’est Claire qui préparait les repas., faisait le ménage, réparait le linge, allumait et éteignait le fanal, etc., etc.

Ce jour-là, au repas du midi, le vieux gardien dit à la jeune fille :

Mon garçon, tu sais que nous devons tenir un procès-verbal de tout ce qui se passe ici. Il faut noter les hausses et