Page:Lacerte - L'homme de la maison grise, 1933.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.
191
L’HOMME DE LA MAISON GRISE

fit Annette, et les deux hommes de rire de grand cœur.

— Cependant, M. Livernois, je crois que vous aurez de la difficulté à changer le nom de votre nouvelle propriété, dit Yvon en souriant ; elle portera toujours, j’en suis convaincu, le nom de la Maison Grise.

Yvon ne se trompait pas ; quoique le nouveau nom : Refuge eut été découpé en longues et larges lettres sur sa façade, jamais on ne nommait cette propriété autrement que la Maison Grise.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un an et demi s’écoula encore, puis, une enfant fut née aux Ducastel ; parrain et marraine : M. Jacques Livernois et Mme Étienne Francœur.

L’enfant reçut, au baptême, le nom de Stéphannette. Le parrain y tenait beaucoup, car, quoiqu’il appelât souvent sa fille par son véritable nom, celui d’Annette lui était resté et lui resterait toujours, probablement. Stéphannette devint l’idole de tous ; de ses parents, de son grand-père, de sa marraine, du mari de celle-ci, de M. et Mme Foulon, du Docteur Rupert et de Madeleine, sa femme, de Patrice Broussailles et d’Anne-Marie, son épouse. Léon Turpin affirmait que Stéphannette était un ange descendu tout droit du ciel, et ce pauvre Ludger Poitras, un jour que la petite lui avait souri, avait sangloté de joie. On avait surnommé Stéphannette : l’Ange de la Ville Blanche… Annette en serait toujours la Reine.

Nous laissons donc, heureux, tous ceux que nous avons aimés, à W… et à la Ville Blanche.

Mais la plus heureuse de tous, c’est incontestablement, Annette surtout lorsqu’elle compare sa vie actuelle, si calme, si paisible, si douce, à celle qu’elle menait jadis, alors qu’elle se croyait la petite-fille de l’homme de la Maison Grise.


Fin de la cinquième et dernière partie.