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L’ANGE DE LA CAVERNE

Ce fut, encore, une pêche miraculeuse et bientôt, un chapelet de poissons fut jeté sur l’ilot flottant, à côté des flèches, des arcs et des peaux de jaguars, puis le tout fut solidement lié ensemble avec le câble. Andréa eut voulut aussi emporter la vieille marmite, mais Yves s’y était opposé. Inutile de dire que les deux hommes s’approprièrent, sans remords de conscience, la ligne de pêche, qui pouvait et devait leur rendre bien des services.

Tout était prêt. Yves et Andréa s’emparèrent de leurs gaules et repoussèrent l’îlot du rivage. On partit… On n’allait pas vite ; l’îlot cherchait plutôt à suivre le courant et il fallait le maintenir en droite ligne, pagayant continuellement avec les gaules.

Tristan, méprisant ce moyen de transport, suivait ses maîtres à la nage.

Enfin, l’îlot flottant accosta la rive sud de l’Oyapok… Yves et Andréa mirent le pied sur le sol brésilien. Enfin !


CHAPITRE XV

LES PASSEURS


« Ohé ! du passeur ! Ohé !  ! »

Cet appel, plusieurs fois répété, finit par attirer l’attention de deux hommes, suivis d’un chien lévrier, qui cheminaient sur la rive sud du rio Oyapok. Cet appel venant de la rive nord du rio, restait sans réponse. Tout près, était une maisonnette proprette, sans doute celle du passeur ; car un bac était amarré non loin. La porte de la maisonnette restait fermée cependant ; le passeur était sourd peut-être, ou bien, il ne voulait pas répondre, pour une raison ou pour une autre.

« Ohé ! du passeur ! Ohé ! »

Les deux hommes, suivis de leur chien, se dirigèrent vers la maison du passeur.

« Nous allons essayer de vendre notre poisson dans cette maison, Mirville, » dit l’un d’eux.