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L’ANGE DE LA CAVERNE

Daphné en avait le pressentiment, le Docteur Stone allait la demander en mariage !… Hélas ! pauvre Daphné, il y a un proverbe anglais qui dit :

 « Theres many a slip
« Twixt the cup and the lip
 »[1]

Cependant, le docteur allait peut-être réaliser enfin le désir de Mme Reeves-Harris — et de Daphné — quand un domestique vint dire qu’un homme attendait le Docteur Stone dans la bibliothèque ; cet homme avait insisté pour parler immédiatement au médecin.

Daphné ne put cacher un mouvement de dépit : ce moment reviendrait-il jamais ?… Le Docteur Stone allait certainement la demander en mariage, s’il n’avait pas été interrompu !  !

« Veuillez m’excuser, Mlle Daphné, » dit le Dr Stone. « Je vais, si vous le désirez, vous ramener auprès de Mme Reeves-Harris. »

— « Merci, Docteur, » répondit Daphné, essayant de cacher la contrariété qu’elle éprouvait. « Je préfère rester ici… Vous me retrouverez en cet endroit quand vous reviendrez. »

Daphné avait trouvé ce moyen de fournir au docteur la chance de continuer la conversation commencée. Vraiment, si le Docteur Stone ne demandait pas la main de Daphné avant la fin du bal, ce ne serait pas la faute de la jeune fille.

« Au revoir, donc, Mlle Daphné, » dit le docteur.

Puis il quitta le jardin, précédé du domestique, qui le conduisit à la bibliothèque.

Dans la bibliothèque l’attendait un homme de haute taille ; cet homme salua le Docteur Stone, à son arrivée.

« Vous êtes le Docteur T. Stone ? » demanda-t-il.

— « Oui, je suis le Docteur Stone. Qu’y a-t-il ? »

— « Je suis venu vous chercher pour une dame qui est bien malade… qui se meurt, je crois. »

— « Bien, mon ami, je vous suis, » répondit le médecin.

  1. Il y a loin de la coupe aux lèvres.