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L’ANGE DE LA CAVERNE

Il frappa sur un timbre et deux hommes de haute stature entrèrent dans le salon. S’ils furent grandement surpris en apercevant la jeune étrangère, ils n’en firent rien voir.

« Goliath et Samson, » dit Castello à ces deux hommes, « vous allez transporter un matelas à l’entrée de la caverne, puis vous suivrez cette jeune fille ; je vous accompagnerai, d’ailleurs. Mademoiselle va vous conduire auprès d’une dame qui est malade, et que nous allons transporter ici. »

— « À vos ordres, monsieur, » répondirent Goliath et Samson.

« Veuillez me suivre maintenant, Mlle Lecour, » dit Castello.

Éliane, suivant Castello, traversa plusieurs pièces, toutes meublées avec grande richesse. Ils arrivèrent ainsi jusqu’au pied d’un mur qui semblait fixé au reste de la structure de la caverne ; mais, Castello posa son doigt sur un petit point noir, presqu’imperceptible, et le mur glissa comme s’il eut été posé sur des rainures ; peut-être l’était-il.

Les deux hommes attendaient dehors ; ils portaient un matelas entre eux. Éliane les précédant, tous arrivèrent jusqu’à la crevasse par laquelle elle et sa mère étaient parvenues dans la caverne. Les hommes attendirent dehors, tandis que la jeune fille et Castello pénétraient auprès de Mme Lecour. Mme Lecour était encore secouée de frissons et ses dents claquaient. Éliane sentit le cœur lui manquer en regardant sa mère ; allait-elle mourir ?…

“Éliane, ” murmura Mme Lecour “d’où viens-tu ?… J’étais inquiète… Que j’ai froid !… Est-ce le froid de la mort, penses-tu, Éliane ? ”

— « Non, non, mère ! » s’écria Éliane. « Il fait froid ici, si froid !… Nous allons vous transporter dans une autre partie de la caverne, mère chérie, où vous trouverez le confort et une bienfaisante chaleur… Nous… »

— « Nous ?… De qui parles-tu, mon enfant ?… Ah ! » s’écria-t-elle, apercevant Castello qui s’était approché. « Quel est ce monsieur, Éliane ? »