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L’ANGE DE LA CAVERNE

ses yeux, sans prêtre, sans médecin, loin de tout secours… Elle eut soudain la vision du grand salon de la caverne, bien chauffé, bien éclairé… Oh ! pour voir sa mère bien-aimée transportée en un tel lieu !  !

Résolue, tout à coup, Éliane partit dans la direction du salon… Oui, elle irait implorer du secours, demander hospitalité pour sa mère malade, mourante peut-être… Refusé n’est pas battu ; elle pouvait toujours essayer…

Éliane partit d’un trait dans la direction du salon. Arrivée au pied du mur séparant les deux parties de la caverne, celle qui était habitée et celle qui ne l’était pas, elle escalada ce mur et arriva, pour la troisième fois… telle une apparition — ou un ange — au faite du rocher. Il n’y avait qu’un seul homme dans le salon ; celui que ses compagnons avaient nommé Castello. Il n’eut pas connaissance de l’arrivée d’Éliane, car il écrivait et tournait le dos au mur.

« Monsieur ! » dit Éliane.

Castello se retourna, surpris, et aperçut la jeune fille.

« L’Ange de la caverne ! » murmura-t-il.

— « Monsieur, » dit Éliane « de grâce, secourez-nous !… Ma mère… Elle est là, dans cette autre partie de la caverne… Elle se meurt, je crois ! »

— « Qui êtes-vous ? » demanda Castello en tendant la main à Éliane afin de lui aider à descendre de sur le rocher.

— « Je me nomme Éliane Lecour… Oh ! de grâce, monsieur, venez à notre aide !  ! »

— « C’est vous, n’est-ce pas qui nous êtes apparue, deux fois déjà, au sommet de ce rocher ?… C’est vous l’Ange de la caverne » ajouta-t-il, en souriant. « Je suis prêt à vous venir en aide… Mais, il existe donc une autre ouverture à cette caverne ? … Je croyais qu’il n’en existait qu’une et que nous étions seuls à la connaître. »

La jeune fille raconta alors brièvement comment elle et sa mère avaient découvert l’autre entrée de la caverne.

« C’est bien, » dit Castello, « nous allons immédiatement transporter votre mère Mme Lecour ici. »