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L’ANGE DE LA CAVERNE

Tournant à gauche, Éliane arriva en haut d’un petit escalier dérobé : « L’escalier de service, » pensa-t-elle. Au pied de cet escalier était une chambre de grande dimension : « La cuisine, » se dit la jeune fille, en souriant.

Éliane revint sur ses pas ; l’exploration avait assez duré, pour cette fois… Que de merveilles !… Elle s’arrêta dans la bibliothèque et se dit : « Quel palais on ferait de cette caverne !… Il me semble voir le plancher de cette bibliothèque, celui du salon et les marches du monumental escalier recouverts de tapis épais et moelleux, de riches portières, de magnifiques tapisseries disposées un peu partout, des meubles antiques, de splendides candélabres ; le tout éclairé et chauffé à l’électricité… Ce serait trop beau… Ça ne s’est jamais vu ; ça ne se verra jamais !…

« Que c’est beau ! Que c’est splendide ! Un vrai palais d’Aladin ! » s’écria tout haut Éliane.

Mille voix semblèrent répéter ces paroles et la jeune exploratrice fut prise de peur tout à coup… Elle pensa aussi à sa mère ; si elle allait s’éveiller et ne pas voir sa fille auprès d’elle !

Saisie d’une sorte de panique, Éliane se mit à descendre l’escalier, tout en roulant le fil autour du rouleau… Soudain, elle s’arrêta : des voix parvenaient jusqu’à elle, les voix de plusieurs personnes… La caverne était donc habitée ?… Elle écouta… Ces voix partaient de tout près, semblait-il, du côté gauche du monumental escalier…

Curieuse tout à coup, Éliane remonta l’escalier, puis elle se dirigea vers la gauche ; mais le chemin semblait fermé de ce côté… Il y avait bien une fissure dans le roc, mais l’espace était si restreint, qu’il eut été impossible de s’y glisser… Cependant… La jeune fille, en se faisant toute petite, parvint à passer par cette fissure, puis elle se trouva en face d’un mur presqu’à pic, de sept pieds de hauteur à peu près. Au-dessus de ce mur, le plafond s’élevait en dôme à une hauteur de huit pieds. C’est de l’autre côté de ce mur que les voix s’élevaient. Éliane n’aurait pu distinguer ce que ces voix disaient ; mais il y avait là, assurément, trois ou quatre personnes causant.