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L’ANGE DE LA CAVERNE

souffrait beaucoup. Pauvre Mme Lecour ! Déjà son pied était tellement enflé qu’Éliane dut couper sa chaussure afin de pouvoir la lui enlever.

La jeune fille retira un manteau et une couverture de la petite valise, puis elle aida sa mère à se coucher. Mme Lecour souffrait tellement qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de se plaindre.

« Attendez, mère, » dit Éliane.

Elle se glissa hors de la caverne puis elle revint, portant de l’eau dans son chapeau, faute d’autre récipient. Cette eau Éliane la versa dans un creux du rocher formant un bassin naturel. Ensuite, elle prit une serviette qu’elle imbiba d’eau et elle appliqua cette serviette sur le pied de Mme Lecour, qui se sentit immédiatement soulagée.

« Nous passerons la nuit ici, Éliane, » dit-elle. « Je ne pourrais marcher d’ailleurs et cette caverne est un bon abri. »

— « Comme vous voudrez, mère. Cependant, j’aimerais mieux vous voir couchée dans un lit confortable… Souffrez-vous beaucoup, mère chérie ? »

— « Je souffre un peu moins, Éliane… Si tu pouvais trouver le camphre qui est dans la valise et m’en faire une compresse, je crois que j’en éprouverais du soulagement. »

Éliane eut vite fait de trouver la bouteille de camphre. Elle en imbiba la serviette dont elle enveloppa le pied malade.

— « Ce sera bien ainsi, » dit Mme Lecour ; « Je crois que je vais pouvoir dormir maintenant. »

Éliane enveloppa sa mère dans la couverture, sur laquelle elle étendit le manteau et bientôt, Mme Lecour s’endormait profondément, ce que voyant, la jeune fille alluma une bougie, qu’elle plaça non loin de sa mère. Elles avaient toujours une provision de bougies dans leur valise ; Mme Lecour prétendait ne pouvoir dormir dans l’obscurité ; conséquemment, ces bougies étaient indispensables.

Voyant sa mère profondément endormie, Éliane résolut d’explorer la caverne où le sort les avait conduites, toutes deux.