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L’ANGE DE LA CAVERNE

— « Des allumettes !… Où vous les êtes-vous procurées ces allumettes, Andréa ?… Ces allumettes vont nous sauver la vie ! »

— « Oui, ces allumettes vont nous sauver la vie, en effet, Mirville. La nuit, il nous faudra entretenir un feu, à cause des bêtes fauves, puis nous pourrons faire cuire le gibier que nous abattrons. »

— « Mais… Ces allumettes… Je ne comprends pas… » balbutia Yves. « D’où vous viennent-elles ? »

— « Voici, » dit Andréa. « Il y a quelques mois, des visiteurs vinrent au pénitencier. Ce jour-là, vous étiez malade et vous n’avez pu les voir. Il y avait deux messieurs âgés et un jeune homme de vingt ou vingt-deux ans à peine. Quand ils passèrent près de ma cellule, le jeune homme marchait le dernier… Je m’approchai du grillage de fer et lui demandai des allumettes. Le jeune homme, après s’être assuré que personne ne le voyait, me jeta cette boite d’allumettes que je saisis au vol, puis il alla rejoindre ses compagnons. »

— « Que Dieu le bénisse ce jeune homme ! » murmura Yves… « Ah ! » ajouta-t-il, en s’adressant à Andréa, « j’ai oublié de vous montrer un objet qui nous sera utile, je crois, et dont je suis parvenu à m’emparer. »

Yves retira de sa poche un objet long de huit pouces ; cet objet, on l’a vu déjà dans la cellule de 818. C’était une lampe électrique automatique.

« Une lampe électrique ! » s’écria Andréa. « Quelle chance !… Dites-moi comment vous avez pu vous en emparer !… Vous me raconterez cela pendant que nous mangerons, car, vous aussi, comme moi vous devez avoir grand’faim. Je vais aller chercher de l’eau dans les gobelets et nous… »

Mais il se tut tout à coup : un hurlement plaintif se faisait entendre tout près d’eux.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Yves. « Ça ne peut être un loup ; il fait jour et les loups… »

— « Voyez ! » s’écria Andréa, en désignant le pied du rocher.

— « Un chien ! Un lévrier !… Ah ! je le reconnais, c’est un