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L’ANGE DE LA CAVERNE

maison, M. Courcel, » répondit l’agent. « C’est vous qui, le dernier, avez été vu avec M. Desroches et… »

— « C’est très-bien, » dit Yves, assez mécontent ; cette perquisition allait peut-être effrayer sa femme.

L’agent et les gendarmes visitèrent la maison d’Yves Courcel, de la cave au grenier, puis ils revinrent à l’étude, où Mme Courcel avait rejoint son mari.

« Nous avons tout visité, » dit l’agent de sûreté, « excepté ce coffre-fort… Veuillez l’ouvrir, M. Courcel. »

Le coffre-fort !… Ciel !… Dans ses préoccupations et inquiétudes à propos de Sylvio, Yves avait complètement oublié les 250, 000 francs dont il était le dépositaire… Ces 250, 000 francs étaient là, dans son coffre-fort ; on allait peut-être croire qu’il avait voulu les garder pour lui… On ne comprendrait pas… Pris de panique, tout à coup, Yves balbutia :

« Le coffre-fort !… Je… »

— « Ouvrez ce coffre-fort, M. Courcel. » répéta l’agent, d’un ton péremptoire, cette fois.

— « Je voudrais… vous… expliquer… » balbutia, de nouveau, Yves Courcel.

Mme Courcel posa sa main sur l’épaule de son mari :

« Mais, ouvre donc ton coffre-fort, mon ami ! » dit-elle doucement ; « tu vois bien que ces messieurs… »

— « Je vous ordonne d’ouvrir ce coffre-fort, M. Courcel ! » s’écria l’agent…

Yves ouvrit le coffre-fort avec des doigts tremblant… Il le savait, il se trouvait dans une mauvaise position : le portefeuille de Sylvio Desroches était dans son coffre-fort ; plus d’un avait été accusé de vol sur des preuves moins accablantes. … Mme Courcel regardait son mari avec des yeux étonnés … Ce trouble de son mari… cette hésitation… Qu’est-ce que cela voulait dire ?…

Et, quand le coffre-fort fut ouvert enfin, Mme Courcel crut mourir quand l’agent trouva, dans un tiroir un portefeuille, porte-feuille que Mme Courcel reconnut immédiatement comme ayant appartenu à Sylvio Desroches.