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le pont fait d’un seul arbre. Il se gardait bien de jeter les yeux au fond du gouffre ; le torrent qui y grondait lui eut donné le vertige, il le savait bien…

À un moment donné, l’arbre formant le pont, se mit à rouler vers la gauche… Heureusement, Paul, ainsi qu’il l’avait dit, était bon acrobate : il se cramponna à l’arbre de toutes ses forces et il ne perdit ni son sang froid, ni sa présence d’esprit. Un cri de terreur était venu aux lèvres de Mme Duponth et les quatre hommes avaient pâli ; mais le garçonnet continuait à ramper vers le côté opposé, puis il mit pied sur la terre ferme enfin !

Un soupir de soulagement s’échappa de toutes les poitrines… Brave Paul !… Jamais on n’oublierait comme il s’était dévoué en ce jour !

Le pont-levis abaissé, tous le franchirent avec grand empressement. Paul posa son doigt sur un point imperceptible de la pierre ensuite et l’on entendit un glissement doux : la porte d’entrée s’ouvrait toute grande et tous pénétrèrent dans la caverne…

Que trouveraient-ils dans la caverne ?… Éliane était-elle là, prisonnière, encore une fois, de Castello ?… On le saurait bientôt.


CHAPITRE XXII

UN SUPPLICE À LA CASTELLO


On avait confié à Paul la direction de l’expédition. Paul seul, connaissait tous les tours et détour des couloirs de la caverne. On ne pouvait risquer d’éclairer sa route, même au moyen d’une allumette ; trahir sa présence dans la grotte, ce serait la condamnation d’Éliane peut-être. En effet, Castello, se sachant découvert, serait capable d’en venir aux extrémités, afin de se venger. On devait donc cheminer à tâtons, dans une parfaite obscurité. Tous marcheraient, à moitié courbés, les mains en avant et n’avançant qu’avec d’extrêmes précautions ; sans quoi on risquerait de s’assommer sur les parois ou sur le plafond de la caverne.