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qu’Éliane était dans la caverne ; Castello, en homme prudent, avait ôté à ceux qui pouvaient le poursuivre tout moyen de pénétrer dans la caverne !

« Le pont est levé ! » s’écria Paul.

— « Hélas ! Hélas ! » dit Tanguay. « Comment franchirons-nous le précipice ? »

— « Il faut faire un pont improvisé, » répondit Courcel. « Ma fille est là, entre les mains de ce bandit Castello et… »

— « Qui sait ce qui se passe, en ce moment, dans la caverne ! » s’exclama Tanguay. « Il faut y pénétrer, il le faut !  ! »

Tous couraient, affolés, sur le bord du précipice, se demandant comment ils allaient le franchir… Éliane était là, dans la caverne ; il fallait aller à son secours !

Un cri d’Andréa, qui s’était éloigné un peu de ses compagnons, les fit tous accourir.

« Voyez donc ! Voyez donc ! » disait Andréa, très excité. « Voici un arbre qui a dû être renversé par la dernière tempête !… Cet arbre peut servir de pont, puisqu’il relie les deux bords du précipice… Frêle pont, sans doute, mais… »

— « Mais sur ce pont, tout frêle soit-il, je franchirai le gouffre ! » s’écria le père d’Éliane.

— « Non, non, pas vous, M. Courcel, » dit Tanguay ; « ce sera moi… Mais, je ne sais pas faire fonctionner le levier qui sert à abaisser le pont et… »

— « Docteur Desroches, » interrompit Paul, « je sais comment le pont s’abaisse, moi ! Je passerai sur ce pont improvisé… Je ne pèse guère et je suis bon acrobate. »

— « Brave enfant ! » murmurèrent-ils tous.

L’enfant était blanc jusqu’aux lèvres et, malgré lui, il frissonnait d’épouvante. Tous pressèrent le garçonnet dans leurs bras au moment où il allait risquer sa vie pour leur faciliter le moyen de pénétrer dans la grotte et une larme tomba sur son front quand Mme Duponth, à son tour, le pressa dans ses bras.

« Brave Paul ! » dit-elle, émue. « Dieu te bénisse ! »

C’est sur ses genoux et sur ses mains que Paul traversa