quitté la bibliothèque, après qu’Éliane se fut retirée ?… J’allais chercher dans ma chambre des photographies de notre propriété à Macapa… »
Et même en ce moment solennel, Yves, Sylvio et Tanguay remarquèrent qu’Andréa disait « notre » propriété et non « ma » propriété, « comme il en avait assurément le droit… Brave et généreux Andréa !
— « Oui, nous nous en rappelons, » dit Yves.
— « Eh ! bien, au moment où je passais près de la serre attenant à la salle à manger, Éliane sortait de cette serre… Sur son visage se lisait une grande terreur : « Papa Andréa ! Papa Andréa ! » s’écria la chère enfant, « J’ai peur, peur ! »
— « Peur, ma chérie ? » demandai-je — « Oui, peur !… Un homme est sur notre terrain ; il surveille la villa… C’est Castello ! C’est Castello ! » ajouta-t-elle, en frissonnant. »
— « Castello ! » s’écria Tanguay. « Éliane craignait tant cet homme ! Mais, pourquoi ne m’avez-vous pas averti, M. Andréa, puisque ma fiancée était en danger ? »
— « Ah ! voilà, » répondit Andréa ; « Éliane me l’a défendu. Elle ne voulait pas que vous fussiez effrayée, tous, à son sujet et elle m’a demandé, en grâce de n’en rien dire… Je sortis donc et fis le tour de la propriété, emmenant Tristan avec moi. Tristan a du flair et je compris que Castello — si c’était lui qui rôdait autour de la villa — avait dû s’enfuir du côté de Bowling Green, car Tristan partit, d’un trait, dans cette direction et je dus le rappeler… Pour plus de sûreté, ensuite je détachai notre chienne danoise « Lagarde » et je ne comprends pas comment un étranger ait pu mettre le pied sur notre terrain, quand Lagarde était déchaînée. »
— « Peut-être Lagarde a-t-elle été tuée par ce Castello, » dit Yves ; « c’est la seule explication, je crois… Je vais m’en informer. »
Yves sonna et Mme Duponth se présenta aussitôt. Mme Duponth avait les yeux rouges ; elles avait pleuré.
« O Messieurs ! » s’écria-t-elle. « Mlle Éliane ! ! »
— « Hélas, Mme Duponth ! » dit Yves.