— « Mon fils, » dit Sylvio Desroches à Tanguay, « ne te mets pas martel en tête ainsi, je te prie. Il ne peut être arrivé quoi que ce soit à la chère petite ; sauf qu’elle est peut-être un peu indisposée et préfère garder sa chambre. »
— « Sylvio a raison ; il ne peut être arrivé rien de mal à ma chérie, » dit Courcel. « Mais, allons à la salle à manger sans retard ; peut-être y trouverons-nous Éliane. »
— « Allons ! Oui, allons ! » s’écrièrent-ils tous.
Mais Éliane n’était pas dans la salle à manger et, tout à coup, ces quatre hommes qui l’adoraient, furent pris de panique… Où était Éliane ?… Pourquoi se retard ?… Était-elle malade, souffrante, seule dans sa chambre ?… Il fallait s’en assurer tout de suite ; cette incertitude était intolérable !
Yves posa son doigt sur un timbre et un domestique entra dans la salle à manger.
« Dites à Lucette que je désire lui parler immédiatement, » dit Yves au domestique. Lucette était la servante attachée au service personnel d’Éliane.
Quelques instants s’écoulèrent, puis Lucette arriva dans la salle à manger. Lucette, une jeune fille de Bowling Green, était toute dévouée à sa jeune maîtresse.
« Lucette, » demanda Yves Courcel, « Mlle Éliane n’est-elle pas encore levée ? »
— « Non, Monsieur, » répondit la jeune servante, « et j’en suis un peu surprise, même. »
— « Surprise ? » demanda Yves, « Pourquoi ? »
— « Parceque, hier soir, Mlle Éliane m’a dit qu’elle allait se lever de bonne heure ce matin, à cause d’une excursion projetée à Cave City. »
— « Allez immédiatement frapper à la porte de chambre de Mlle Éliane ! » s’écria Yves. « Allez ! »
Lucette ne prit pas seule la direction de la chambre d’Éliane : Yves, Andréa, Tanguay et Sylvio la suivirent. Arrivée à la porte de la chambre de la jeune fille, Lucette frappa ; mais elle ne reçut pas de réponse…
« Frappez encore ! » s’écrièrent les quatre hommes ensemble