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L’ANGE DE LA CAVERNE

« Germain, » dit Yves au secrétaire, « vous faites mieux d’aller avertir la police immédiatement. Moi, je ne puis vous accompagner, car ma femme et ma petite Éliane arrivent, ce soir, de la campagne et il faut que je sois à l’arrivée du train. »

« C’est bien, » répondit le secrétaire, « je pars, sans perdre un instant… Mon Dieu ! Qu’est-il donc arrivé à M. Desroches ? »

Ce qu’Yves avait prévu arriva : la nouvelle de la mystérieuse disparition de Sylvio Desroches se répandit rapidement dans la ville. En se rendant à son bureau, le lendemain matin, il rencontra le Comte d’Oural d’abord, M. d’Artigny ensuite : ils venaient d’apprendre la nouvelle. « C’est vous, Courcel, qui, le dernier, l’avez vu ce pauvre Desroches ! »

— « Oui, c’est moi, » répondit Yves tristement. « Pauvre pauvre Desroches ! »

Nous n’insisterons pas sur les détails de cette affaire. Quand, plus tard, Yves Courcel essayait de se rappeler les évènements qui suivirent la disparition de Sylvio Desroches, il ne le put jamais… À son ami disparu, Yves songeait sans cesse ; c’était devenu une obsession chez lui : à la maison, au bureau, en marchant dans les rues de la ville, il y pensait toujours…

Un soir, quinze jours après la disparition de Sylvio, Yves veillait avec sa femme et tenait dans ses bras sa petite Éliane endormie, lorsqu’on sonna à la porte. La bonne vint dire aussitôt à Yves que trois hommes étaient dans l’étude de monsieur et qu’ils désiraient parler à M. Courcel. Yves se rendit à son étude et se trouva en face d’un agent de sûreté et de deux gendarmes. Il fut vivement surpris. Ces sortes de gens ne sont jamais les bienvenus, même quand on a la conscience tranquille.

— « Qu’y a-t-il à votre service, messieurs ? » demanda Yves. — « Nous venons faire une petite perquisition dans votre