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fiance… Je vous aurais confié, à vous et à M. Andréa, ma vie, si c’eut été nécessaire. »

Très émus, tous écoutaient ces paroles de Mme Duponth.

— « Êtes-vous heureuse ici, Mme Duponth ? » demanda Yves.

— « Heureuse ! » s’écria la brave femme. « Oui, je le suis. »

— « Ah ! tant mieux, » dit Yves ; « car jamais nous ne pourrons vous rendre ce que vous avez fait pour nous, jamais ! N’est-ce pas, Andréa ? »

— « Jamais ! » répéta Andréa.

— « Madame, » dit Sylvio Desroches, en se levant, et saluant Mme Duponth, « permettez-moi de vous presser la main… Vous êtes le plus loyal cœur que je connaisse ! »

— « Assurément, oui ! » s’exclamèrent-ils tous.

— « Et maintenant, Mme Duponth, » reprit Yves, « je vais vous dire pourquoi j’avais été envoyé à Cayenne… »

— « Je vous en prie, Monsieur ! » dit Mme Duponth, en faisant un geste de protestation.

— « Je veux que vous sachiez… tout… J’avais été condamné au pénitencier, à perpétuité, pour vol et assassinat… Je fus accusé d’avoir tué, pour le voler, mon meilleur ami. »

— « Mais vous étiez innocent… » acheva Mme Duponth. « Plus d’un souffre à Cayenne, sans l’avoir mérité. »

— « Merci, » répondit Yves. « Ce fut un terrible procès et tout était contre moi, puisque mon ami Sylvio Desroches, avait disparu. »

— « Sylvio Desroches ! » s’écria Mme Duponth. « Alors, vous vous nommez Yves Courcel ! »

— « Comment ! Vous avez entendu parler de cette affaire ! » s’écria Yves, à son tour.

— « Vous êtes étonné, je le sais, » dit Mme Duponth ; « mais, je vais tout vous expliquer… Vous vous souvenez que, le mois dernier, Mlle Éliane fut retenue à sa chambre pour un léger rhume ?… Dans l’après-midi, armée de mon tricot, j’entrai lui tenir compagnie. Mlle Éliane me demanda de lui remettre un paquet de journaux qui se trouvait dans une petite valise… »