« Éliane ! Docteur Stone ! » cria la voix d’Andréa. « Venez ! Venez vite ! M. Mirville… »
Éliane et Tanguay accoururent à l’appel d’Andréa… Yves Mirville, la tête rejetée en arrière, la bouche entr’ouverte, s’était affaissé sur un canapé ; des plaintes inarticulées s’échappaient de ses lèvres pâlies…
Yves Mirville avait perdu connaissance.
CHAPITRE XVII
PÈRE ET FILLE
L’évanouissement d’Yves Mirville ne fut pas de longue durée. Quand il revint à lui, il aperçut Éliane à genou près du canapé et Andréa à ses côtés ; il entendit leurs exclamations.
« Père ! Père ! » pleurait Éliane.
« Mirville ! O ciel, Mirville ! » disait Andréa.
Le Docteur Stone était penché sur lui, humectant ses lèvres de cognac, ainsi que son front.
« Qu’y a-t-il ? » demanda Mirville, « Ai-je été malade ? »
— « O père, père ! Quelle frayeur vous nous avez causée ! » — « Mirville ! » s’écria Andréa. « Mirville !… Vous vous sentez mieux n’est-ce pas ? »
— « Mais, oui, » répondit Yves. « Qu’y a-t-il, Docteur Stone ? »
— « Une attaque d’indigestion aiguë, je crois, M. Mirville, » répondit le médecin. « Mais, vous en êtes presque remis… M. Andréa et moi allons vous aider à vous rendre à votre chambre et nous vous mettrons au lit… Une bonne nuit de repos et il n’y paraîtra plus. »
— « Je ne comprends pas pourquoi… » commença le malade. Puis, la mémoire lui revenant, il s’écria :
« Éliane ! Éliane, ma fille bien-aimée ! »
— « Je ne vous quitterai pas, père, » dit Éliane ; « si le Docteur Stone le permet, je passerai la nuit sur le canapé dans votre chambre. »