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— « Chante-nous ce que tu as composé hier soir, Éliane… Tu sais… cette romance à propos des fleurs. »

— « Le sourire des fleurs, » dit Andréa. « Chantez-nous-la Éliane ; nous aimerions tant à l’entendre ! »

— « Mais… c’est que je n’ai pas une voix extraordinaire, vous savez, Docteur Stone ! » s’écria Éliane et je ne… »

— « Pas extraordinaire ! » se récria Andréa. « C’est la plus jolie voix que je connaisse, moi ! »

— « Cher papa Andréa ! » dit Éliane, donnant à ce bon M. Andréa le nom qu’il chérissait tant. « Ne vous faites-vous pas un peu illusion sur ma pauvre voix ?… Mais, peut-être que vous voulez vous moquer de moi, hein ?… Tenez ; voilà pour vous punir ! » Et la charmante enfant posa ses lèvres fraîches sur le front d’Andréa. Des larmes de joie vinrent aux yeux de ce brave homme ; il était facile de voir qu’Éliane était l’idole d’Andréa !

« Éliane, » dit Mirville, « je te l’ai dit, ta voix me rappelle celle de quelqu’un qui n’est plus… et que j’ai beaucoup aimée… Chante, ma chérie. »

— « Bien sûr, père, que je vais chanter ; je voulais seulement vous taquiner un peu, vous et ce méchant M. Andréa. »

— « Le sourire des fleurs », n’est-ce pas, Éliane ? »

— « Avec plaisir, M. Andréa. »

Éliane, après avoir joué un ravissant prélude, chanta, de sa voix calme et pure, ce qui suit :