— « Je suis très égoïste, voyez-vous, Mlle Éliane… et les millions de votre père sont une barrière… infranchissable… pour un simple médecin comme moi. »
— « Vous n’avez pas une très haute opinion de moi, alors, Docteur Stone, si vous croyez que mes sentiments puissent changer si vite… et sans cause. »
— « Éliane ! Éliane ! » s’écria Tanguay. « Je vous aime tellement que je préférerais vous voir pauvre, afin de vous demander de devenir ma femme. Éliane ! Éliane !
— « Et parceque le hazard m’a fait riche, vous… »
— « Éliane ! Oh ! ne vous moquez pas de moi !… Je… »
— « Docteur Stone, » dit Éliane, « il y a longtemps que mon cœur a parlé… Depuis la nuit où ma mère est morte, alors que vous vous étiez montré si doux et tendre pour elle… pour moi… »
— « O Éliane, que Dieu vous bénisse pour ces bonnes paroles !… Mais, M. Mirville ?… Consentira-t-il à… »
— « Consentir à quoi ? » dit, soudain, la voix d’Yves Mirville. « Oui, je consens, Docteur Stone ; je ne pourrais donner ma fille à un homme plus honnête ou meilleur… n’est-ce pas, Andréa ? »
— « Monsieur… » murmura le médecin, qui s’était levé à l’arrivée de Mirville.
Mirville prit la main d’Éliane, qu’il plaça dans celle du Docteur Stone.
— « Aimez-vous, mes enfants, » dit-il.
— « Je ne mérite pas un tel bonheur M. Mirville, » dit Tanguay. « Mais, je vous le promets, Éliane sera heureuse ! »
— « C’est tout ce que nous désirons, mon ami M. Andréa et moi, Docteur et nous sommes sûrs de vous… Maintenant, Éliane, » ajouta-t-il, « pour célébrer dignement les fiançailles, tu devrais bien nous chanter quelque chose de ta composition. »
— « Mlle Éliane compose la musique ! Elle est poète aussi ! Oh ! combien j’aimerais entendre de vos compositions, ma chérie ! » s’écria Tanguay.