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L’ANGE DE LA CAVERNE

— « Vraiment ! » s’écria Yves. « C’est surprenant, n’est-ce pas, Germain ?… M. Desroches qui vit, littéralement, dans son bureau ! »

— « Et même il y a des documents qui exigent sa signature et… je ne comprends pas… »

— « Je vais appeler de nouveau chez lui, » dit Yves, qui se mit immédiatement au téléphone.

Mais il ne reçut pas de réponse. Il entendait la cloche du téléphone sonner et sonner encore ; mais le « Allô ! » espéré ne vint pas… Alors, il fut pris d’une grande inquiétude… Qu’était-il arrivé ?… Sylvio était un peu souffrant quand il était parti de chez lui, la veille… Serait-il malade ?… Trop malade pour répondre à son téléphone ?…

« Vous ne recevez pas de réponse, M. Courcel ? » demanda le secrétaire, d’une voix inquiète.

— « Non » répondit Yves, en replaçant le récepteur, « et c’est assez singulier… Je vais me rendre chez M. Desroches… Vous feriez bien, peut-être de m’accompagner, Germain, si vous le pouvez. »

Le secrétaire jeta un monceau de papiers dans son pupitre, auquel il donna un tour de clef et prenant son chapeau, il sortit, précédé d’Yves Courcel.

Appelant une voiture, Yves y monta, suivi du secrétaire, après avoir donné au cocher l’adresse du domicile de Sylvio Desroches. Le cocher, flairant un pourboire, fouetta ses chevaux, et, en moins de dix minutes, il déposa ses passagers à l’adresse donnée.

Yves et le secrétaire, arrivés à la porte de la demeure de Sylvio, sonnèrent à plusieurs reprises. Ils ne reçurent pas de réponse, ce à quoi ils s’attendaient, d’ailleurs.

« Vais-je enfoncer la porte, M. Courcel ? » demanda le secrétaire.

— « Non, attendez ! » répondit Yves.

Il retira de la poche de son paletot un trousseau de clefs et en choisit une qu’il mit dans la serrure et la porte s’ouvrit.