Smith’s Grove, mais ce pauvre Frank-Lewis avait perdu un peu de sa gaité d’autrefois. Un jour, il arriva chez le Docteur Stone et celui-ci remarqua aussitôt que Frank-Lewis n’avait pas son air accoutumé.
« Êtes-vous malade, Frank-Lewis ? » demanda le Docteur Stone. « Est-ce comme patient que vous venez me voir ? »
— « Non, je ne suis pas malade. Stone, » répondit Frank-Lewis, d’un air assez morose. « J’ai le cœur brisé tout simplement, je crois. »
— « Hein ! » s’écria le médecin. « Le cœur brisé !… Qu’y a-t-il, Frank-Lewis ?… Je n’aime pas vous voir cet air ; dites-moi ce qu’il y a. »
— « Il y a, Stone, » répondit Frank-Lewis, d’un ton dramatique, tout à fait dramatique, « il y a que je suis un ver de terre amoureux d’une étoile. »
— « Ah. bah ! » s’exclama le docteur, en éclatant de rire. Frank-Lewis avait l’air si comique ainsi !… Pauvre Frank-Lewis !… Décidément, ça ne lui allait pas du tout le drame !
— « Vous êtes bien sympathique, Stone ! » s’écria Frank-Lewis, vivement froissé et saisissant son chapeau pour s’en aller. « Si j’avais su que… »
— « Voyons, voyons, mon ami ! » dit le médecin. « Asseyez-vous et causons voulez-vous… Prenez un cigare et… racontez-moi tout… Tâchez de ne pas m’en vouloir, Frank-Lewis ; vous savez bien que je suis votre ami, d’ailleurs… Serait-ce indiscret de vous demander le nom de celle qui… »
— « Son nom, c’est Mlle Mirville… Elle demeure à Bowling Green… Vous avez entendu parler de ces Messieurs Mirville et Andréa qui ont acheté le castel Symson, n’est-ce pas ? »
— « Oui, j’ai entendu parler d’eux… Des millionnaires, dit-on. Mais, j’avais cru… j’étais resté sous l’impression que Messieurs Mirville et Andréa étaient, tous deux, célibataires. »
— « Ils sont célibataires tous deux, en effet, célibataires âgés… Mlle Mirville est la fille de M. Mirville par acte d’adoption seulement… Elle n’en est pas moins sa fille… et l’hé-