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cel était le dernier qui eut été vu en votre compagnie, avant votre mystérieuse disparition ?…

— « Oui… Eh ! bien ? » demanda Sylvio Desroches.

— « Écoutez, père ; je vais tout vous raconter, » reprit Tanguay.

Tanguay Desroches fit donc à son père le récit de ce qui s’était passé en France, après sa disparition. Il lui raconta que les soupçons s’étaient attachés à Yves Courcel, parceque celui-ci avait, le dernier été vu en compagnie de Sylvio Desroches. D’ailleurs, le secrétaire Germain avait empiré les choses, en déclarant, sous serment, qu’Yves Courcel avait eu l’air de craindre l’intervention de la police dans cette affaire et que c’était sur la prière de Courcel que lui, Germain, avait retardé de deux jours à avertir la police de la disparition de Sylvio Desroches. Tanguay raconta comment on avait trouvé les 250,000 francs dans le coffre-fort d’Yves, l’arrestation de celui-ci, son procès, la découverte, dans la Seine, d’un corps supposé être celui du disparu, la condamnation ensuite d’Yves Courcel au pénitencier de Cayenne.

Sylvio Desroches n’en revenait pas !… Comment ! On avait accusé Yves Courcel de sa mort, à lui Sylvio Desroches !… Yves, son meilleur ami, Yves, la droiture et l’honnêteté même !… Et depuis près de douze ans, il expiait à Cayenne, un crime qu’il n’avait pas commis ; que dis-je, un crime qui n’avait jamais existé !…

« Tanguay, » demanda-t-il, « crois-tu que je pourrais entreprendre un voyage en France, dès demain ? »

— « C’est impossible, père. » répondit Tanguay.« Je ne pourrais pas vous permettre ce voyage maintenant ; vous avez été si malade ! »

— « Mais, » objecte Sylvio Desroches, « Courcel… Je ne puis pas le laisser à Cayenne… et, écrire en France ne vaut rien. »

— « Yves Courcel n’est plus à Cayenne, » répondit Tanguay. « J’ai pris des informations ?… Yves Courcel est mort, je crois… »