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— « Eh ! bien non, » répondit l’interpellé.

— « Et votre véritable nom ?… Serait-il indiscret de vous le demander ?… » reprit le Docteur Stone. « Ah ! croyez-le ; ce n’est pas par vaine curiosité que je vous interroge ainsi… Un autre sentiment, infiniment moins vulgaire que la curiosité, me pousse à vous poser cette question, à laquelle je vous prie de répondre… Votre nom, monsieur, n’est-il pas ?… »

— « Sylvio Desroches ; voilà mon nom. »

D’un bond, le Docteur Stone se leva. Il était pâle comme la mort et une grande émotion le faisait trembler.

— « Sylvio Desroches ! » s’écria le médecin. « Sylvio Desroches qui a disparu si mystérieusement, il y a douze ans ! »

— « Comment ! Vous connaissez les détails de cette affaire, vous ! »

— « Ah ! regardez-moi bien, je vous prie, regardez-moi bien, » dit le Docteur Stone, « et vous comprendrez. »

Sylvio Desroches jeta les yeux sur le médecin… Soudain, un flot de pourpre illumina son visage, le laissant, ensuite, blanc comme de la cire : il avait reconnu le Docteur Stone.

« Tanguay ! » s’écria-t-il, « Tanguay, mon fils !  ! »

— « Père ! Père ! » s’exclama le médecin, entourant de ses bras les épaules de Sylvio Desroches. « Oui, je suis Tanguay, Tanguay Desroches, votre fils ! »

— « Comment se fait-il que je te trouve dans les États-Unis d’Amérique, Tanguay ?  »

— « Depuis plusieurs années déjà, j’ai quitté la France, père… à la recherche de Mme Courcel et de sa fille… »

— « À la recherche de Mme Courcel et de sa fille, dis-tu ?… Mais, elles ont donc, elles aussi, quitté la France ? »

— « Oui, père… Mme Courcel a fui devant le déshonneur attaché au nom qu’elle portait. »

— « Le déshonneur ?… Tu veux dire, Tanguay, que mon ami, mon presque frère Yves Courcel avait fait quelque chose de déshonorant ?… Impossible, Tanguay ! Impossible ! »

— « Vous le savez, » reprit Tanguay Desroches, « Yves Cour-