Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— « Oui, je vous le promets, Docteur… D’ailleurs, j’aimerai à m’informer de M. Pierre et d’en recevoir des nouvelles souvent. »

— « Combien triste va me sembler ma maison quand vous ne serez plus là Éliane !… Éliane, dites-moi que vous ne m’oublierez pas ! »

— « Vous oublier, Docteur Stone ! Ce n’est pas probable… Vous le pensez bien, je n’oublierai jamais ! »

— « Quand on a souffert ensemble »… Vous connaissez le reste de cette citation. Éliane ?… Nous avons souffert ensemble dans la caverne et… Éliane ! Éliane !… Non, je ne puis vous laisser partir !… » et des larmes, dont il n’eut pas honte, coulèrent sur ses joues.

Éliane, elle aussi, pleurait…

« Nous nous reverrons avant longtemps, peut-être, » dit-elle. « Maintenant, je vais monter voir M. Pierre et lui faire mes adieux. À tout à l’heure, Docteur ! »

Toute la maisonnée fut attristée du départ d’Éliane ; le Docteur Stone d’abord, puis Hannah et Paul et même Bamboula. M. Pierre, lui, était inconsolable. Il ne cessait de répéter en gémissant :

« Mlle Éliane qui s’en va ! Notre Ange de la caverne ! »

Ce qu’il en coûtait à Éliane de s’arracher à toutes ces affections ! Mais il le fallait !  !

Vers les six heures du soir, elle monta dans la voiture du Docteur Stone, accompagnée de Rayon, auquel tout changement semblait faire plaisir, du moment qu’on ne le séparait pas de sa jeune maîtresse. Juno partit au trot et bientôt — trop tôt selon Éliane et le médecin — on arriva à la gare.

Le soir même, notre jeune héroïne s’installait à la villa Andréa et ce fut le lendemain seulement qu’elle se rappela avoir oublié de dire au Docteur Stone qu’elle avait accepté l’emploi de secrétaire de M. Mirville.