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Lucia mourut doucement, sans agonie presque. Ses dernières paroles furent :

« Merci, Éliane ! Merci, Docteur Stone ! Grâce à vous deux, je meurs tranquille et heureuse… J’espère que vous serez heureux… tous deux… Mon frère… Dites-lui, Éliane… »

Mais le dernier message de Lucia à son frère s’éteignit sur ses lèvres… et elle retomba sur son oreiller… morte.

Le surlendemain eurent lieu les funérailles de Lucia. S’il n’y eut pas foule dans l’église quand on chanta le service de cette étrangère à Smith’s Grove, il y eut trois cœurs sincères : Éliane, le Docteur Stone et Paul. Tous trois prièrent avec ferveur pour cette pauvre Lucia, qui était morte au milieu d’étrangers, loin de son frère qu’elle aimait tant.

Une grande surprise était réservée à Éliane, au retour des funérailles. Le Notaire attendait la jeune fille chez le Docteur Stone et, quand il lut le testament de Lucia, Éliane apprit que la sœur de Castello lui avait légué, à elle Éliane, tout son argent, moins la somme de $5,000 qu’elle laissait à Paul et qu’il devait toucher à sa majorité. Le Docteur Stone avait été nommé exécuteur testamentaire.

Éliane se trouvait donc en mesure de vivre indépendamment de tout travail ; cependant, elle n’en accepterait pas moins la position de secrétaire à la villa Andréa.

Quelle douleur éprouva le Docteur Stone quand Éliane lui annonça qu’elle partirait, ce même jour, pour Bowling Green, où elle avait trouvé un emploi !

« Vous partez, Éliane ! » s’écria le médecin. « O Éliane, que vais-je devenir, sans vous ! »

— « Mais, Docteur, » répondit Éliane, « Lucia étant morte, je n’ai plus de raisons pour accepter votre hospitalité, ce me semble. »

— « Éliane ! Éliane ! » C’est tout ce que put dire le Docteur Stone. Éliane était sous son toit ; il n’allait pas l’oublier… Combien il eut voulu la presser dans ses bras et la supplier de ne pas le quitter, pourtant ; de devenir sa femme, sa femme bien-aimée ! Combien il l’aimait, o ciel, combien il l’aimait ! !

« Éliane, m’écrirez-vous quelquefois ? »