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comptons avoir le plaisir de vous rencontrer souvent quand nous reviendrons à Smith’s Grove… après le bal… Je ramènerai Daphné avec moi, je crois. »

« Encore cette Daphné ! » Pauvre Éliane ! Combien ce nom l’exaspérait !

Enfin, M.  et Mme Reeves-Harris partirent.

Ainsi, M. Mirville cherchait un secrétaire ! Quelle belle position pour qui était dans l’obligation de gagner sa vie !…

« Si j’écrivais à M. Mirville, ce soir même, » se disait Éliane. « Cette pauvre Lucia ne peut vivre que quelques jours maintenant ; aussitôt qu’elle sera morte, je serai obligée de quitter cette maison. »

Un soupir s’échappa de la poitrine de la jeune fille à la pensée de quitter la maison du Docteur Stone… Pauvre Éliane !… Depuis assez longtemps, son cœur avait parlé : elle aimait le médecin… et la pensée de le quitter, de ne plus le revoir peut-être, mettait des larmes dans ses yeux.

Ce soir-là, Éliane écrivit à Yves Mirville, s’offrant comme secrétaire et lui disant qu’elle serait libre d’entrer en position sous peu. Elle ajoutait qu’elle expliquerait verbalement à Messieurs Mirville et Andréa la raison de son silence, depuis le jour où elle s’était arrêtée à la villa Andréa, en compagnie de M. Castello et de sa sœur, puis elle signa :

« Éliane, qui n’a pas oublié un instant vos bontés, malgré son silence. »

Deux jours plus tard, le courrier apportait à Éliane la réponse attendue :

    « Quel bonheur, ma chère enfant, » écrivait Yves Mirville, « d’avoir eu de vos nouvelles enfin ! Nous en sommes fous de joie, mon ami M. Andréa et moi… C’est que nous vous avons tant cherchée !…
    Oui, venez aussitôt que vous le pourrez ; votre emploi vous attend et vous serez heureuse ici, je vous le promets… Mon ami et moi, nous vous aimerons comme notre fille.
    Mme Duponth, notre ménagère, est à préparer les pièces que nous allons mettre à votre disposition ;