« Si nous avions pu la décider de quitter plus tôt cette caverne malsaine, » dit-il, « peut-être aurais-je pu la sauver… Mais il est trop tard ; les deux poumons sont congestionnés… Il ne reste rien à faire. »
— « Pauvre Lucia ! » murmura Éliane.
— « Oui, pauvre femme !… Ne la laissez pas parler ; du moins, faites votre possible pour l’empêcher de parler et… courage ! »
Ce même jour, alors qu’Éliane était parvenue à faire avaler un peu de bouillon à Lucia, celle-ci lui demanda :
« Où sommes-nous ici, Éliane ? »
— « Le médecin m’a défendu de vous laisser parler, Lucia, » répondit Éliane « Mais si vous désirez savoir où nous sommes, je vous le dirai bien ; nous sommes chez le Docteur Stone. »
— « Chez le Docteur Stone ! Mais… »
— « Oui, le Docteur Stone était, lui aussi, retenu à la caverne et il nous a emmenés ici. »
— « Et les autres ?… Que sont-ils devenus ? »
— « Les autres, c’est-à-dire le cuisinier, Samson et René ont abandonné la caverne, Lucia… C’est le Docteur Stone qui vous a soignée ; du moins, qui prescrivait pour vous et qui analysait les remèdes que je vous administrais, dans la caverne… Sans son aide, j’aurais été bien en peine pour vous donner des soins.
— « Mon frère… » commença la malade.
— « Votre frère m’avait laissé son adresse à Paris, Lucia. Je lui ai écrit, lui racontant tout… Il sera sur ses gardes… Je lui devais cela à M. Castello, car il avait été généreux lorsque ma mère avait tant besoin de secours. »
— « Merci, Éliane, » murmura Lucia. Et des larmes coulèrent sur ses joues amaigries. « Maintenant, demandez au Docteur Stone de faire venir un Notaire, sans retard… J’ai parfaitement conscience de mon état et la mort ne me fait pas peur… Un Notaire, Éliane ! »
— « Je vais m’en occuper tout de suite, Lucia. » répondit