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— « Amen ! » répondit le Docteur Stone, non moins solennellement.

Il était six heures moins cinq minutes quand Éliane entendit glisser sur ses rainures la porte d’entrée de la caverne : c’était Samson qui arrivait.

Ainsi qu’il en avait pris l’habitude, le colosse parcourut la caverne d’une extrémité à l’autre, donnant à chaque pièce un coup d’œil d’inspection. Au moment où il passait devant la chambre de Lucia pour la deuxième fois, Éliane apparut sur le seuil de cette chambre et lui dit d’une voix qu’elle parvint à rendre indifférente :

« Samson, Mlle Lucia désire vous parler. Entrez. »

Samson entra. En apercevant Lucia, il ne put retenir un mouvement de surprise, tellement il la trouva changée… Oui… Mlle Lucia était méconnaissable, tant elle avait maigri… Mlle Lucia se mourait, c’est sûr ; elle avait l’air d’être à la dernière extrémité !

« Samson, » dit Lucia au colosse, « après que tu auras soupé, tu prendras la limousine et iras à Bowling Green chercher le Docteur Jackson… Qu’il vienne immédiatement.. Je me meurs, je crois… »

— « Mais, Mlle Lucia… » murmura Samson, « M. Castello m’a défendu de laisser aucun étranger pénétrer dans la caverne durant son absence ! »

Éliane sentit la colère l’envahir, à cette réponse de Samson. « Misérable valet ! » s’écria-t-elle. « Allez-vous laisser mourir votre maîtresse sans secours, sans médecin ?… Est-ce que M. Castello pouvait prévoir que sa sœur… »

— « C’est bon ! C’est bon, Mlle Lecour ! » répondit Samson. « Je vois bien que Mlle Lucia est très-mal et, comme vous le dites, nous ne pouvons pas la laisser souffrir ainsi… Je pars tout de suite… Je n’ai pas faim ; je prendrai une bouchée quand je reviendrai seulement… Si le Docteur Jackson n’est pas chez lui, Mlle Lucia, » demanda-t-il ensuite, « irai-je chez un autre médecin ? »

— « Non ! Non ! » répondit Lucia, qui faisait l’admiration