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prit une petite valise dans laquelle il y avait une couverture, deux manteaux, des bougies et des allumettes. On se souvient de cette valise ; la première fois que nous avons vu la jeune fille, elle portait cette valise à la main. Éliane prit ensuite deux corbeilles en osier, qu’elle emporta, ainsi que la valise, dans la bibliothèque.

Éliane remit la valise au Docteur Stone, puis, allant vers la table où l’on avait servi son goûter, elle remplit une des corbeilles de provisions. Il y avait du poulet froid, des tartines au jambon, des tranches de pain, qu’elle beurra. Il y avait aussi du gâteau et du café, qui s’était tenu chaud sur une chaufferette électrique. Éliane prit ce café qu’elle sucra, puis elle le versa dans un petit pot en granit. Le tout entassé dans la corbeille, elle écrivit ce qui suit :

« Cher Docteur Stone,
    Gardez la corbeille. J’en ai une autre ici ; nous échangerons nos corbeilles aussi souvent que faire se pourra… et fasse le ciel que je puisse remplir de provisions celle que je vous remettrai chaque jour ! Si vous avez à communiquer avec moi, écrivez et placez votre billet dans la corbeille vide, celle que vous me remettrez. Mais, gardons-nous bien d’échanger une seule parole ; les murs de la caverne ont peut-être des oreilles, vous savez !…
    Bon courage !… J’espère que nous pourrons sortir, tous de cet enfer, un de ces jours.
Éliane Lecour.
    P. S. — Il y a aussi un autre captif ici… Quel repaire de bandits que cette caverne !
É. L. »

Après avoir écrit ce billet, Éliane le déposa dans la corbeille d’osier qu’elle porta au Docteur Stone et elle put voir les yeux de Bamboula scintiller, à la vue des mets contenus dans la corbeille.

Quand le médecin eut déposé la corbeille par terre, il