— « Nous aurions besoin de vous pour faire un quatrième, Courcel, » dit un nommé d’Artigny.
— « Je serai des vôtres dans quelques instants et avec plaisir » répondit Yves. « Je suis à la recherche de Desroches dans le moment. »
— « Desroches n’est pas au club ce soir ; il n’y était pas hier soir, non plus, ” répliqua le jeune Comte d’Oural.
— « Le fait est, » dit d’Artigny, « que Desroches se fait mourir à travailler… Et pourquoi ?… Il est, dit-on, très riche. »
— « Desroches est bien changé, je trouve, » ajouta M. Letendre.
— « Oui, Desroches est bien changé, » répéta le Comte d’Oural.
— « Je n’ai rien remarqué d’anormal chez Desroches, d’Oural ! Mais, je trouve singulier de ne pas le rencontrer ici ; il m’avait donné rendez-vous dans ce salon… Je vais voir dans la bibliothèque et dans la salle de billard, » dit Yves, qui commençait à être un tant soit peu inquiet de son ami…
Juste au moment où il entrait dans la bibliothèque pour y chercher son ami, celui-ci en sortait.
« Bon soir, Desroches, » dit Yves. « Je te cherchais ; n’es-tu pas en retard au rendez-vous ? »
— « Un peu, je l’avoue, » répondit Sylvio en souriant ; « mais je viens de quitter mon bureau. »
Tout en parlant, les deux amis parvinrent à la porte du salon, où Yves avait laissé ses compagnons attablés. Ils entrèrent et furent accueillis avec des exclamations de joie.
« Bonjour, Desroches ! » dit d’Artigny : « Courcel commençait à être inquiet sur votre compte. »
— « J’étais à expliquer à Courcel ce qui m’a retenu si tard, » répondit Sylvio, en prenant place à la table de jeu. « Je ne fais que quitter mon bureau… Je viens de terminer une affaire… une affaire d’or ! » ajouta-t-il, avec un peu d’exaltation dans la voix.
— « Tant mieux pour vous, Desroches ! » s’écria le Comte d’Oural, en riant. « Les affaires d’or, je ne connais pas cela, moi !… Chançard, va ! »