Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un cri de joie s’échappa des lèvres d’Éliane, mais non de joie feinte ; car, Castello tenait dans ses bras un mignon petit chien, tout blanc, de la race dite Poméranienne.

« Oh ! le cher cher mignon ! » s’écria la jeune fille. Et il est à moi ?… Vous me le donnez, vraiment ? »

— « Certainement. J’ai vu combien vous aimiez les chiens lors de notre excursion à Bowling Green et… »

— « Oh ! merci, merci ! » dit Éliane, en prenant le chien des bras de Castello. « Et je pourrai lui faire un lit dans ma chambre, n’est-ce pas et le garder toujours avec moi ?… Je lui montrerai à présenter sa patte, comme Tristan, le chien de M. Mirville ! »

— « Vous aurez soin, cependant, de voir à ce que votre chien ne s’approche pas de moi, Éliane » — ceci de Lucia — « J’ai peur des chiens, tout petits soient-ils. »

— « Je n’oublierai pas, Lucia, » assura Éliane.

— « Quel nom allez-vous donner à votre petit chien, ma chérie ? » demanda Castello.

— « Je vais le nommer… « Rayon », car il m’apporte de vrais rayons dans cette caverne ; de plus » ajouta-t-elle en riant, « il sera le plus beau rayon de la bibliothèque, où il me tiendra constamment compagnie. »

— « Combien je suis heureux de vous avoir fait tant plaisir, Éliane ! » s’écria Castello… « Mais, il nous faut partir Lucia et moi… Viens-tu, Lucia ? »

— « Je te suis, mon frère, » répondit Lucia, d’une voix fatiguée.

Enfin, tous deux partirent. Éliane avait la caverne entière à sa disposition. Il ne restait que le chef de cuisine et les petits marmitons Paul et René… Il fallait profiter de cette sorte de liberté pour essayer de secourir le Docteur Stone… Comment faire ?… Instinctivement, ses yeux se portèrent sur le piédestal de l’Ange de la Caverne… Hélas ! ce piédestal était infranchissable !  !  !

« Mon Dieu, » pria Éliane, « inspirez-moi !… Faites-moi trouver un moyen de le sauver  !.. Mon Dieu ! Mon Dieu ! Vous qui pouvez tout, aidez-moi !  ! »