— « Oui, c’est Vol-au-Vent, Mme Duponth », répondit Yves. « Et il y a une jolie voiture à votre disposition, quand vous aimerez à vous promener. Vol-au-Vent est facile à conduire et il est doux comme un agneau, comme vous le savez. » Des larmes vinrent aux yeux de Mme Duponth ; elle allait être si heureuse ici !…
Mais le bonheur de la nouvelle ménagère fut complet quand on la conduisit dans deux grandes pièces, attenant l’une à l’autre, pièces bien éclairées et très-confortablement meublées, que l’on mettait à sa seule et entière disposition.
« C’est donc un palais que la villa Andréa ! » s’écria-t-elle. « Et ces deux magnifiques pièces sont à moi ?… » demanda-t-elle, des larmes dans la voix. « Je serai logée comme une princesse ! »
— « Chère Mme Duponth, » répondit Yves, « n’avez-vous pas mis toute votre maison à notre disposition, dans un temps où nous étions sans gîte, mon ami M. Andréa et moi ? »
— « J’espère que vous vous plairez ici, Mme Duponth, » dit Andréa. « Nous allons vous confier toute la direction de la maison et des domestiques. »
— « Merci ! Oh ! merci ! » répondit Mme Duponth, en pleurant… « J’espère pouvoir bien m’acquitter de mon devoir afin de reconnaître ainsi la confiance que vous mettez en moi, Messieurs. »
Et c’est ainsi que Mme Duponth devint la ménagère de la villa Andréa et que nous la trouvons à Bowling Green, elle aussi.
Les visiteurs ne tardèrent pas à se présenter à la villa Andréa. Quand on a la réputation d’être millionnaire et qu’on possède un véritable château pour demeure, les courtisans ne font pas défaut. Yves et Andréa rendirent les visites, puis ils furent invités à des réceptions et à des soirées. Il est vrai qu’Andréa aurait préféré ne pas se mêler à la société de Bowling Green et de ses environs ; mais Yves avait tellement insisté qu’à la fin, il avait consenti à accompagner son ami partout.