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CHAPITRE XXII

UNE MENACE DE CASTELLO


« Vous m’aviez enfermée ici, Lucia ! » s’écria Éliane, très en colère, « Vous avez osé… »

Elle se tut subitement, car, au lieu de Lucia, elle aperçut Castello qui entrait dans la bibliothèque.

« Mlle Lecour, croyez-le, je regrette… » commença Castello.

— « Cette femme a osé m’enfermer ici ! La misérable ! » continua Éliane. « Mais… qu’est-ce que cette caverne, en fin de compte ?… Ne dirait-on pas un repaire de bandits ?… Ces murs qui se referment sur vous, à un moment donné… Je veux sortir d’ici ! Rendez-moi ma liberté ! je vous l’ordonne, entendez-vous ! »

Un sourire méchant crispa les lèvres de Castello.

« Ainsi, vous avez découvert que vous êtes prisonnière ici, Mlle Lecour ?… Eh ! bien, je suis prêt à brûler mes vaisseaux et à tout avouer… Oui, vous êtes prisonnière dans cette caverne et… »

— « Prisonnière ! »

— « Je vous ai vue souvent jeter les yeux sur le mur séparant les deux parties de la caverne ; je veux parler du piédestal de l’Ange de la Caverne, Mlle Éliane, » dit Castello, toujours souriant ; « mais, je vous en avertis, inutile de chercher à vous évader par là… Je ne suis pas assez naïf pour avoir laissé libre l’autre entrée de la caverne, vous le pensez bien : Goliath et Samson ensemble, ou bien l’un ou l’autre veillent… et… je plaindrais celui… ou celle qui tomberait entre leurs mains ! »

« Vous êtes… » commença Éliane.

Mais Castello l’interrompit :