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Le Batteur de Bans

— Pauvre pauvre Zéphir ! dit-il, en s’adressant à son cheval. C’est pour te sauver la vie que je t’ai fait sortir par un pareil temps ; peut-être que tu le comprends, d’ailleurs. Cette femme allait te faire tuer aujourd’hui, avant le coucher du soleil et… Courage ! Courage, pauvre bête ! Nous demanderons l’hospitalité à ces bons habitants là-bas.

Et toi, chère petite, ajouta-t-il, en s’adressant à l’enfant, as-tu bien froid, bien froid ?

L’enfant ne répondit pas, mais secouant la tête négativement, elle sourit.

Tout à coup, Zéphir s’arrêta et c’est en vain que le père Firmin lui ordonna d’avancer. Le cheval se mit à trembler, puis il oscilla sur ses jambes. Enfin, avec une sorte de plainte qui fit bien mal au cœur du vieux batteur de bans, Zéphir tomba lourdement sur le sol ; il était mort.

Le père Firmin voulut sortir de la carriole pour aller au secours de son cheval,