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Le Batteur de Bans

— M. le Policier, savez-vous où demeure cette enfant ? Je veux la mener chez elle, car elle va prendre froid, légèrement vêtue comme elle l’est ; de plus, ses parents vont être si inquiets à son sujet.

— Hein ? De quelle enfant parlez-vous, père Firmin ? demanda le policier.

— Mais, de cette petite au visage d’ange qui est à mes côtés… ne la voyez-vous pas ?

Le policier haussa les épaules, puis il s’éloigna en murmurant : « Le vieux batteur de bans a la berlue ! »

Voilà la campagne ! Comme le vent souffle ! Combien difficile est la route, sur laquelle la neige s’est accumulée en petites collines déjà ! Zéphir n’avance qu’avec peine ; il souffle très fort, et souvent même il s’arrête tout à fait. Les maisons et les fermes sont clairsemées sur cette route ; mais, là-bas, tout là-bas, il y a une maison, et le père Firmin se dit qu’il y trouvera un abri pour lui et pour la petite, ainsi qu’une étable pour y abriter son cheval.