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Le Batteur de Bans

— Comment ! s’écria le père Firmin. Vous feriez tuer Zéphir ! Non ! Non ! Ce pauvre vieux cheval qui m’a rendu tant de services ! Ce que nous avons travaillé ensemble Zéphir et moi ! Mais, Zéphir est mon ami ; je lui parle et il semble comprendre tout ce que je lui dis. Faire tuer Zéphir ! Sûrement, sûrement vous ne pourriez être cruelle à ce point ! et des larmes remplirent les yeux du vieillard.

— Pensez-vous, dit Périclite, que nous allons nourrir ce cheval à ne rien faire ? Tant qu’il a gagné sa nourriture, c’était bien ; mais maintenant que vous ne voulez plus le faire travailler en travaillant vous-même, je le ferai tuer, cet après-midi même, avant le retour de Roland.

— Non ! Non ! supplia le père Firmin.

— Vous pouvez sauver la vie de votre cheval, si vous le désirez. Choisissez : ou bien vous irez battre ce ban aujourd’hui, ou bien Zéphir sera tué avant le coucher du soleil.