Page:Lacerte - Aux douze coups de minuit suivi d'autres contes, 1932.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.
16
Aux Douze Coups de Minuit

Un grand événement avait eu lieu, un an après le départ d’Ulric : Mme Dublé hérita de l’oasis, d’un de ses oncles, célibataire. La famille Dublé avait donc quitté S…, où elle avait vécu depuis tant d’années, pour venir s’établir au Désert, à l’oasis. Au moment où nous faisons connaissance avec eux, il y avait brouhaha dans la maison, car on était au 31 décembre ; le lendemain serait le jour de l’an, la grande fête de famille des Canadiens-français.

— Il y a juste deux ans aujourd’hui, se disait Mme Dublé, en pleurant, qu’Ulric, notre benjamin, nous a quittés, et jamais nous n’avons eu de ses nouvelles ! Où est-il ?… Que fait-il ?… Je rêve si souvent, la nuit, qu’il erre, abandonné, dans un pays étranger… Ô Ulric ! Ulric !

— Qu’avez-vous à pleurer, mère ? demanda Octavie, qui passait la journée à l’oasis, avec sa petite Myosotis.

— Octavie ! répondit Mme Dublé. Je