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Le Batteur de Bans

La divine Providence veille sur tous. Marche, Zéphir !

L’été ne dure qu’un temps, hélas ! Bientôt, l’automne aux froides bises, aux presque continuelles pluies arriva. Le vieux batteur de bans souffrait beaucoup du froid, et quoiqu’il fût bien chaudement vêtu, un perpétuel frisson le secouait, aussitôt qu’il mettait le pied dehors. Il faisait son travail tout de même ; la voiture du batteur de bans circulait, quand même, dans les rues de la ville et dans les chemins de campagne, la cloche du batteur de bans sonnait — peut-être un peu moins fort — mais elle sonnait quand même pour attirer l’attention, la voix du batteur de bans s’élevait — peut-être un peu plus faible — mais elle s’élevait quand même, pour annoncer soit un concert soit une soirée, soit une conférence. Parfois des promeneurs lui jetaient quelques mots, en passant :

— Est-ce une belle soirée, au moins, que