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Le Batteur de Bans

vaient être battus dans les campagnes environnantes de la ville, aussi.

Le père Firmin, aussitôt qu’il se voyait sur la grande route, causait avec son vieil ami Zéphir ; il lui racontait ses joies et ses peines :

— Vois-tu, Zéphir, disait-il, je croyais bien que nous avions gagné de nous reposer pour le reste de nos jours, toi et moi ; mais, il ne devait pas en être ainsi. Il ne faut pas blâmer mon fils. Pauvre Roland ! Je le sais, son cœur se brise, chaque fois qu’il me voit partir de la maison et il est continuellement inquiet à mon sujet quand je suis sur la route. Mais, Périclite, sa femme. Ah ! pauvre femme, je la plains, celle-là ; car, elle est véritablement à plaindre celle qui n’a pas de cœur. Mais, ni toi, ni moi n’avons rien à craindre, tant que durera la belle saison, Zéphir. L’hiver venu, eh bien ! quand viendra l’hiver, à la grâce de Dieu !