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Le Batteur de Bans

bans, celui-ci se mit à la besogne, sans retard.

Sans doute, ce n’était pas un ouvrage fatigant ; une fois, peut-être deux par semaine, le père Firmin partait en voiture, après avoir attelé son cheval Zéphir. Zéphir était une vieille rosse qui avait labouré plus d’un pré pour le père Firmin, et celui-ci n’avait pu se décider de s’en séparer. Le vieux cheval n’aurait pu faire un travail dur, car il avait près de trente ans ; de plus, il ne mangeait que juste ce qu’il fallait pour se soutenir un peu. Voyez-vous, Zéphir n’avait plus de dents pour mastiquer ses vivres, et il ne parvenait qu’à manger de la moulée maintenant ; mais, pour le travail qu’il ferait, ce régime lui suffisait.

Tant que dura l’été, le batteur de bans n’eut pas trop à souffrir. Quand le temps était beau, le père Firmin était heureux de s’en aller par les rues de la ville et par les chemins de campagne. Car les bans de-