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Le Batteur de Bans

planche, et l’hiver, c’était dans une carriole peinte en rouge qu’il faisait sa tournée ; voiture ou carriole était traînée par un cheval blanc d’apparence poussive.

Au coin de chaque rue, le batteur de bans arrêtait son cheval, il sonnait une cloche, puis il annonçait comme suit (s’il s’agissait d’une soirée par exemple) : « Grande soirée dramatique et musicale, demain soir, à l’Hôtel de Ville, au bénéfice de — Prix d’entrée — Billets réservés — »

Au son de la cloche du batteur de bans, on s’écriait : « Un ban ! Un ban ! » puis chacun sortait sur le seuil de sa porte, pour écouter. Ceux qui étaient dehors s’arrêtaient, pour écouter, eux aussi, ou bien ils se hâtaient de courir au prochain coin de rue, afin d’y arriver en même temps que le batteur de bans.


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