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Une Étrange Poursuite

Il fit ce qu’il avait résolu de faire. Quand Arras eut tout raconté au curé, celui-ci lui dit :

— Dieu vous a pardonné, mon fils ; allez en paix !

C’était le mois d’octobre, à l’heure du crépuscule. Il y avait trois semaines qu’Arras avait donné le reste de son argent aux pauvres. Assis dans sa baleinière, il souffrait un peu du froid. Il se leva donc pour aller chercher son pardessus, qui était à l’autre extrémité de son embarcation, où divers objets étaient entassés. Depuis la veille, Arras était tourmenté par une idée, toujours la même ; il lui semblait aspirer les émanations si désagréables de la bardane.

— Vais-je perdre la raison ? se demandait-il. Même au beau milieu du lac Ontario, je crois respirer l’odeur de la bardane !

Or, ce soir-là, en arrivant à l’autre extrémité de sa baleinière, et comme il se