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AUX DOUZE COUPS
DE MINUIT

Il existait, jadis, il existe encore, même aujourd’hui, une belle coutume, mais qui va se perdant d’année en année et qui finira malheureusement par disparaître tout à fait : c’est celle qui consiste à solliciter la bénédiction paternelle, le premier jour de l’année. Cette coutume, ce devoir filial, si je puis m’exprimer ainsi, se pratique encore, surtout dans la province de Québec, et ce sera un jour néfaste que celui où elle cessera d’exister.

Autrefois, le Ier janvier, aux douze coups de minuit, nous nous agenouillions auprès de notre père et lui demandions sa bénédiction, qu’il nous donnait des larmes dans les yeux et dans la voix. Même

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