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Aux Douze Coups de Minuit

Vers les onze heures, s’étant levé et ayant fait un bout de toilette, il se dirige vers la cuisine, où règne une obscurité presque complète. Du salon, lui parvient le murmure de plusieurs voix… Son père parle, en ce moment… Cette autre voix, c’est celle de sa mère… N’est-ce pas Séverin qui rit ?… Et voilà les jumelles, qui semblent avoir maille à partir avec Jacobin… Octavie fredonne un vieux Noël, pour endormir sa petite Myosotis ; Ulric entend le bruit de la chaise berceuse sur laquelle Octavie est assise.

Voici maintenant les jumelles qui jouent un duo sur le piano. Ensuite, c’est Sévérin qui chante, s’accompagnant lui-même au piano ; Ulric reconnaît la touche si… décidée de son frère aîné. Puis tous : M. Dublé, Mme Dublé, Séverin, Octavie, Jacobin et les jumelles chantent en chœur Ô Canada !

Ah ! Pour les voir, un instant, un seul, avant de les quitter pour toujours ! Ulric, à la faveur de l’obscurité qui enveloppe