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sous, je me jetais à l’eau ou je tuais quelqu’un pour lui prendre sa montre. »

Pendant cette période d’escroqueries de toutes sortes, Lacenaire ne laissait jamais de chercher quelqu’un capable de le seconder dans un meurtre productif. On sait que c’était là son idée fixe. Il ne put y parvenir, et fut obligé, à la suite d’un désastre, de rentrer dans la société.


CHAPITRE XIII.

L’orgie des clercs. ― L’apparition. ― L’horoscope.


Il avait lié connaissance dans un des meilleurs cafés, de Paris avec quelques clercs de notaire qui en étaient les habitués assidus. Ses manières, ses dépenses, sa libéralité naturelle le firent aisément prendre par ces jeunes gens pour le fils d’un riche négociant de province, dépensant à Paris les revenus paternels ; c’est du reste ce qu’il leur avait laissé entrevoir.

Parfois, dans la conversation, ces clercs, expansifs comme on l’est à leur âge, s’étonnaient de ce qu’un jeune homme si bien doué que lui se laissât aller complètement à l’oisiveté, et ne cherchât pas à employer ses heureuses facultés dans une profession quelconque. Il ne leur avait pas laissé ignorer qu’il avait déjà passé quelque temps dans le notariat et on l’engagea tout naturellement à s’y remettre de nouveau comme clerc-amateur,