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Ton ombre seule apparut à ma voix.
Peut-être, hélas ! mon œil trop faible encore
Soutiendrait mal ton éclat radieux ;
Veille sur moi, sylphide que j’adore,
Vierge Immortelle, attends-moi dans les cieux.

Je te rêvais dans la grotte sauvage,
Au souffle aigu des autans furieux ;
Je te rêvais sous un épais feuillage,
Aux doux accords d’un luth mélodieux.
Si tu n’étais qu’une vaine chimère,
D’un cœur malade enfant capricieux !
Mon âme enfin va percer ce mystère,
Vierge immortelle, attends-moi dans les cieux.

Je te rêvais au printemps de ma vie,
Le front paré de riantes couleurs ;
Pauvre et souffrant dans ma longue insomnie,
Je te rêvais plus belle dans les pleurs.
Mais de la mort j’entends la voix sévère,
Elle a brisé le prisme gracieux…
Je n’ai plus rien qui m’attache à la terre,
Vierge immortelle, attends-moi dans les cieux.


À MON AMI AVRIL

le réveillon à la conciergerie


Noël ! Noël !
Tout tombe du ciel,
Allons, plus de fiel !
Vive Noël !

À nous, saucisse et poularde !
À nous, liqueurs et vin vieux !
Fais la nique à la camarde
Qui nous montre les gros yeux !
Noël ! etc.