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à savoir, que les deux individus inscrits comme entrés chez lui, le 3 janvier, étaient sortis, l’un le 6, l’autre le 7. — Nous demandons encore mention de ce fait, qu’au moment de la vérification des dates par M. le Président, à la date du 6, indiquée comme celle de la sortie de Bâton, on remarque encore le chiffre 7, qui a été surchargé.

M. l’Avocat général requit en conséquence que Pageot fût sur-le-champ mis en état d’arrestation, afin qu’il fût instruit contre lui par un membre de la Cour pour le crime de faux témoignage.

M. le Président, faisant droit aux conclusions du ministère public, ordonna la mise en arrestation immédiate de Pageot, et commit M. le conseiller Aylies pour instruire l’affaire.

M. le Président. — Huissiers, exécutez l’ordre de la Cour.

Quant à Bâton, dont le témoignage devait être décisif à l’égard de François, puisque, de son dire, dépendait le sort de cet homme, on ne savait ce qu’il était devenu. Le complice de Lacenaire, dans l’affaire de la rue Montorgueil, avait de grandes chances de sauver sa tête si le figurant de l’Ambigu pouvait se taire jusqu’à la fin, car ce silence aurait maintenu dans l’esprit des jurés le doute sur sa coopération à ce crime. Il fut donc rassuré sur son sort quand, après avoir écouté avec une attention pleine d’anxiété l’appel nominal des témoins fait par l’huissier après la lecture des actes d’accusation, il eut acquit la certitude que Bâton ne se trouvant pas