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La conversation continua ; François me parla de Lacenaire sous le nom de Gaillard, et me dit que, le 31 décembre, ayant couché avec lui, il vit tomber un poignard de son manteau ; il lui en témoigna son mécontentement. Il allait me donner d’autres détails, lorsque plusieurs détenus revinrent et lui coupèrent la parole, mais il avait eu le temps de me dire qu’il était tranquille sur les suites de son affaire.

Lacenaire. — Beaucoup de personnes ont entendu François tenir sur moi, à Poissy, des propos qui étaient d’un enfant, d’un sot ou d’un fou, puisqu’en me compromettant il se compromettait lui-même, et une semblable conduite était inexplicable de la part d’un homme de son âge et de son caractère. Aussi, ceux qui m’ont rapporté ces propos ajoutaient que, s’il lui était arrivé malheur, c’était bien par sa faute, et qu’il l’avait cherché.

M. le Président, à Andréol, qui est rappelé. — Andréol, ne vous a-t-on pas fait des menaces ?…

Andréol. — Je vais vous dire toute la vérité. Tout à l’heure, je viens de remettre à M. l’huissier une lettre dans laquelle je vous prie de me faire transporter dans une autre maison, parce que je suis menacé. Cependant je n’ai dit que la vérité, toute la vérité, et si je n’ai rien déclaré de plus, c’est que je n’en sais pas davantage.

Notre intention n’étant pas de nous appesantir sur le procès de Lacenaire, nous croyons devoir laisser de côté une foule de petits témoins, si pittoresques que soient leurs personnes et leur dépositions, afin d’arriver vivement au réquisitoire du ministère public, aux plaidoiries