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cela peut servir si l’on était arrêté sans papiers. » En sortant le matin, M. Magny, qui, sans doute, avait fouillé dans sa poche, ne trouvant pas son permis de chasse, revint cinq minutes après le chercher. François le laissa fureter pendant longtemps dans la chambre mais, voyant enfin l’inquiétude de Soumagnac et l’impossibilité de garder ce papier, il fit semblant de chercher à son tour et le lui rendit. Aussitôt après la sortie de Magny, nous avions relevé le matelas sur lequel nous nous étions couchés par terre, et le port d’armes, étant avant cette opération sur le lit, se trouvait après sous le matelas.

Soumagnac. — Ce sont des mensonges auxquels je ne comprends rien.

M. le Président insiste et reproche au témoin son manque de bonne foi. Il lui rappelle une condamnation à un an de prison qu’il a déjà encourue, et en tire cette conséquence que l’on ne peut ajouter créance entière à sa déclaration.

François. — Monsieur le Président, je vais vous expliquer comment Lacenaire a pu savoir que Magny était possesseur d’un port d’armes : c’est parce qu’à une autre date, du 3 au 4 janvier, je l’ai mené coucher chez Magny en l’absence de Magny, et c’est alors qu’il a vu le port d’armes. Je ne crains rien, messieurs, je ne demande ici que la justice !…

Lacenaire. — Mais soyez donc tranquille!… soyez donc tranquille !… vous l’obtiendrez, et complète encore !

François. — Je ne te parle pas, misérable…

Lacenaire hausse les épaules et se penche vers son avocat qui lui parle.